La filière anacarde du Burkina connait de petits soubresauts depuis maintenant quelques semaines. En effet, le comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina (CIA-B) a animé une conférence de presse le 27 janvier dernier pour demander un dialogue avec son ministère de tutelle dans le cadre du processus d’instauration d’agréments dans leur filière. Ainsi, un autre groupe d’acteurs a animé une conférence de presse le 3 février 2021 pour se démarquer de la sortie médiatique du CIA-B. A ce sujet le secrétaire général de l’union nationale des commerçants et exportateurs d’anacarde du Burkina donne des précisions.
Face à la conférence de presse animée par des acteurs se réclamant « porte-paroles » de l’union nationale des commerçants et exportateurs d’anacarde (UNCEA), le secrétaire général de ladite union, Ibrahim Sanfo fait une mise au point. « Nous ne nous reconnaissons pas dans cette sortie médiatique qui d’ailleurs ne dit pas le contraire de ce que les acteurs souhaitent de la part du gouvernement. Mais ce que j’ai envie de dire ici, c’est que ceux qui ont animé la conférence de presse ne l’ont pas fait au nom de l’union. J’estime que notre union est une organisation structurée qui a des instances. Et il n’appartient pas à des individus d’utiliser le nom de cette union pour s’exprimer. C’est pourquoi nous nous demarquons de cette sortie médiatique et nous allons appliquer les textes de l’union en vue de sanctions disciplinaires » a fait savoir Ibrahim Sanfo.
A la question de savoir ce qui se pourrait cacher derrière ces agissements, ce dernier n’écarte pas la piste de « l’instrumentalisation ».
Pour lui, une main politique pourrait se trouver derrière ces agissements. Il fait savoir que les acteurs ne sont pas contre l’idée d’instauration de l’agrément dans la filière mais demandent juste un cadre de dialogue pour mieux définir les critères et principes de mise en œuvre. « Nous ne sommes pas catégoriquement opposés à l’idée de l’agrément dans la filière. Nous nous demandons juste que le gouvernement écoute d’abord tous les acteurs. Il faut savoir que tout ce qui est acquis dans la filière s’est fait avec tous les acteurs et ce sont des rencontres d’échanges avec le ministère de tutelle qui ont permis cela. Mais pourquoi pour la question d’agréments, on ferme le dialogue et on veut faire un passage en force. Oui a l’agrément mais le moment n’est pas opportun. C’est ce que nous nous disons. Si le ministère avait ouvert le dialogue cette fois-ci, on se serait déjà compris sur la question. Mais il a fermé le dialogue et nous ne savons pas pourquoi. Et ça fait penser que la sortie médiatique de ces quelques individus est l’œuvre d’une instrumentalisation. Mais instrumentalisé par qui? Nous ne saurons le dire pour le moment » a-t-il répondu à la question de la démarche inclusive du conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) dans le processus d’instauration d’agréments dans la filière avant de préciser que les masques tomberont très prochainement quant aux agissements des conférenciers dont il sait être manipulés.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info.net