Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2024, le pont du village de Badara à l’entrée de Bama a cédé sous la pression des eaux d’une pluie diluvienne. Cette situation a coupé le trafic sur cette route nationale. Face à la situation, le ministère des infrastructures et du désenclavement a déployé de gros moyens pour rétablir au plus vite le trafic. Ainsi une course contre la montre s’est engagée le 02 août pour mettre en place un pont mobile. Chose qui a permis de réouvrir la route à la circulation dans la matinée du samedi 10 août 2024.
Sept jours pile. C’est le temps mis par une équipe technique mixte composée par des techniciens du ministère des infrastructures du génie militaire et d’une entreprise de construction de routes pour mettre en place un pont mobile sur la route nationale 9 coupée en deux par la force des eaux de la pluie diluvienne de la nuit du 28 au 29 juillet 2024. Cette équipe a travaillé d’arrache-pied pour rétablir le trafic sur cette route en une semaine.
C’est en présence du ministre des infrastructures et du désenclavement, Luc Adama Sorgho, accompagné d’une forte délégation gouvernementale que la réouverture officielle de la route à la circulation est intervenue dans la matinée du samedi 10 août. La route a d’abord été ouverte à la circulation des véhicules poids légers et des engins à deux (02) roues. Les véhicules poids lourds devraient encore attendre des travaux de consolidation de la rampe de l’ouvrage avant de pouvoir passer.
Directeur général des pistes rurales, Moumouni Ilboudo a dirigé les travaux de l’équipe mixte chargée de la mise en place du pont mobile. Il donne les caractéristiques de l’infrastructure de secours. « C’est un pont de 39 mètres de long et d’une largeur roulable de 4,20 mètres. Avec cette largeur, deux véhicules ne peuvent pas s’y croiser. Ce sera donc une circulation alternée. Le pont est de classe 70 c’est-à-dire qu’il peut supporter des charges allant jusqu’à 100 tonnes », Moumouni Ilboudo présente-t-il l’infrastructure.
Fier du travail abattu pour rétablir le trafic dans les meilleurs délais, le ministre Luc Adama Sorgho a salué le professionnalisme et le sacrifice de l’équipe qui a assuré les travaux dans une course contre la montre.
Pour lui, le résultat est à la hauteur des attentes. Toutefois, il a tenu à présenter ses excuses aux transporteurs et usagers qui sont restés dans l’attente pendant plusieurs jours. Il a fait savoir que c’est une situation inattendue et que le pont mobile mis en place vise à rétablir le trafic en attendant la réalisation d’un pont définitif après l’hivernage.
Trafic rétabli, usagers satisfaits de la célérité des autorités
Après l’ouverture de la route à la circulation, des usagers n’ont pas caché leur satisfaction vis-à-vis de la célérité avec laquelle le ministère a géré la situation. Abdoulaye Sanou est un usager quotidien de cette route. Vivant à Bama depuis 54 ans, il fait savoir que c’est la première fois que Bama est coupé de Bobo-Dioulasso.
« Je suis né à Bama il y a 54 ans mais on n’a jamais connu une pareille situation. La rupture du pont nous a beaucoup peiné. Mais on est aujourd’hui content qu’une solution ait été trouvée rapidement. On salue les autorités pour cela. Je sais que si c’était à une certaine période, notre calvaire allait durer plus que cela », laisse entendre le quinquagénaire usager de la route nationale 9.
Abdoul Aziz Yélémou est usager de la route nationale 9. Habitant de Bama, il embouche la même trompette que Abdoulaye Sanou par rapport à la solution rapide trouvée au sinistre.
Pour lui, cette situation qui a duré un peu plus d’une semaine a privé Bama de consommable de première nécessité provenant de Bobo-Dioulasso. Il ajoute que la ville de Bobo-Dioulasso a aussi manqué de produits maraichers venant de Bama. C’est une situation qui a, selon lui, peiné beaucoup d’acteurs. Et il se réjouit du fait que le trafic soit rétabli.
Moumouni Yagué est conducteur de tricycle. Il ne cache pas sa joie et sa satisfaction de la mise en place du pont mobile par le ministère des infrastructures et du désenclavement. Il est sûr que ce pont lui permettra de reprendre son activité entre Bama et Bobo-Dioulasso.
Ces différents témoignages sont le signe d’un soulagement que le pont a apporté aux usagers de la route nationale 9. Ainsi du samedi matin au dimanche nuit, ce sont les véhicules poids légers et les engins à deux roues qui pouvaient traverser le pont mobile. C’est au petit matin de ce lundi 12 août que les poids lourds en direction et en provenance du Mali et qui étaient bloqués depuis plusieurs jours ont été autorisés à franchir le pont de secours dont la rampe a été bien renforcée.
Du reste, après le rétablissement du trafic sur la route nationale 9, le ministre des infrastructures et du désenclavement Luc Adama Sorgho a rassuré les usagers de la route nationale 8 (Bobo-Orodara) que les dispositions sont prises pour que le trafic y soit aussi rétabli dans les meilleurs délais.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info