Du dimanche 6 octobre au mardi 8 octobre 2024, la ville de Bobo-Dioulasso a enregistré des pluies diluviennes. Des pluies qui ont causé des inondations dans certains secteurs de la ville, bloqué certaines principales artères et occasionné des effondrements partiels et/ou total d’habitats. C’est le cas de la zone non lotie du secteur 22 de Bobo-Dioulasso. Une équipe de ouest Info est allée constater les dégâts dans la matinée de ce mardi 8 octobre 2024.
Le scénario est le même presqu’à chaque saison de pluies à Bobo-Dioulasso. Des habitations des zones non loties de Bobo-Dioulasso sont chaque fois inondées dès qu’une grosse pluie s’abat sur la ville. Cette année encore, le constat est le même. Il est 10h30 lorsqu’une équipe de Ouest info arrive, sous une fine pluie, dans la zone non-lotie du secteur 22 de Bobo-Dioulasso.
De loin, on aperçoit des concessions effondrées. A côté des ruines, des meubles, des ustensiles de cuisine et d’autres matériels sont exposés en tas. Le constat est désolant. La tristesse se lit sur les visages des familles éprouvées. Parmi les sinistrés, Chantal Dabiré. Mère de cinq (05) enfants, cette trentenaire se trouve dans le désarroi après l’effondrement de sa maison ce matin aux environs de 9h.
En effet, c’est après avoir entendu les pleurs de son bébé d’à peine deux (02) mois couché dans sa chambre, qu’elle court le retrouver. Une fois dans la pièce, elle constate avec amertume qu’une partie du mur de la chambre était en train de s’effondrer. Prise de panique, Chantal Dabiré court mettre son enfant en sécurité avant d’alerter le voisinage. Mais, c’était trop tard. La maison de Chantal Dabiré s’est effondrée sous ces yeux impuissants.
« Ce matin j’étais dehors lorsque mon enfant pleurait dans la maison. Quand je suis rentrée le chercher, j’ai constaté qu’un coté de ma chambre est en train de tomber. J’ai couru dans la cour voisine pour demander de l’aide et mettre mon enfant en sécurité. Mais à mon retour, personne ne pouvait y pénétrer. La maison était déjà en mauvaise posture avec tous nos effets à l’intérieur. Je me demande comment mes autres enfants réagiront lorsqu’ils reviendront de l’école trouver que nous n’avons plus de maison où dormir. Mais nous ne pouvons que remercier Dieu car il n’y a pas eu de perte en vie humaine », explique Chantal Dabiré en sanglot.
A quelques jets de pierre de la maison de Chantal Dabiré, nous rencontrons Issaka Kafando. De loin, nous l’apercevons faisant le tour d’une maison partiellement effondrée. Après les salutations d’usage, nous comprenons qu’il fait les derniers constats d’une partie de sa maison effondrée dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 octobre 2024. « Nous sommes en train de chercher à raccommoder un peu pour pouvoir dormir cette nuit. Nous n’avons pas dormi depuis la nuit du dimanche à cause des éboulements dans la zone. Malheureusement, autour de 2h du matin, ma maison aussi a cédé. La pression des eaux a emporté les chambres et même les toilettes », laisse-t-il entendre d’un ton triste. Pendant les saisons pluvieuses, poursuit Issaka Kafando, « nous souffrons beaucoup dans cette zone. Nous n’avons pas de caniveaux qui puissent faciliter le ruissellement des eaux de pluies. De ce fait, nous sommes exposés à des inondations et des effondrements de maisons ».
Tout comme Chantal Dabiré et Issaka Kafando, plusieurs autres habitants des zones non loties de Bobo-Dioulasso ont vu leurs maisons s’effondrer sous la pression des eaux de pluies causant d’importants dégâts matériels.
En rappel, depuis le 9 juin 2024, date de la première grosse pluie à Bobo-Dioulasso, la ville est confrontée à des inondations et des débordements récurrents.
Leïla Korotimi Koté et Abdoulaye Konkombo/Ouest Info