Le dimanche 2 février 2020, les résidents des zones communément appelées »non lotis » de la ville de Bobo-Dioulasso, réunis autour de la cellule de veille pour le droit au logement (CVLD) ont animé une conférence de presse. Au menu de ce point de presse, il était question de dénoncer la gestion de l’apurement du passif sur le foncier urbain par les autorités communales de Bobo.
« Excellence, voilà six mois que vos populations victimes des différentes opérations de la ville de Sya attendent patiemment les conclusions des travaux de la commission d’apurement du passif du foncier, censées venir les décharger ». C’est en ces termes que les porte-parole de la cellule de veille pour le droit au logement ont interpelé solennellement le premier ministre en tant que président de la commission d’apurement du passif du foncier, ainsi que le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré Himself, à s’impliquer davantage dans la résolution de la situation.
Dans ce sens, les conférenciers souhaitent que les plus hautes autorités donnent des instructions aux élus locaux de Bobo-Dioulasso, afin que toutes les activités de nature à créer la suspicion et à troubler la quiétude des citoyens soient suspendues en attendant les conclusions des travaux de la commission ad hoc.
Selon Daouda Kambé Ouattara du Mouvement « y’en A Mare », ces activités sont essentiellement les activités des huissiers de justice, les ouvertures de voies dans certains arrondissements, les autorisations de construire accordées par certains maires à des tiers, les autorisations de lotissements spéciaux accordées à des maires d’arrondissement et propriétaires immobiliers.
Le mouvement a également dénoncé la mise aux arrêts de certains de leurs camarades qui se seraient opposés à une autorisation de construire accordée par un maire sous le prétexte que le cas n’était pas litigieux.
En revanche, la CVDL salue la mise en place de la deuxième commission ad hoc officiellement installée le 19 janvier 2019 qui a livré ses conclusions en fin février contrairement à la première commission qui avait été rejetée par la CVDL et ce, parce que les représentants de la société civile à cette commission ne résidaient pas dans le secteur et par conséquent, ces derniers ne vivaient pas les problèmes en question, ou bien qu’ils étaient à l’origine des problèmes rencontrés.
A en croire la cellule, il ne se passe une semaine sans qu’un père de famille, une veuve ou des orphelins ne soient sommés de quitter après avoir résidé dans les lieux des décennies et cela aux fins d’expulsion de la part d’un huissier ou de son complice spéculateur de parcelles.
Daouda Kambé Ouattara rappelle que les autorités locales ne sont pas étrangères à ces souffrances des populations, mais sont murées dans le silence.
Raison de l’interpellation des plus hautes autorités du pays par les conférenciers du jour. La cellule dénonce une volonté des élus locaux de défier l’autorité de l’Etat.
Pour ce faire, le mouvement prévient: « nous allons réagir, la suite de cette affaire est entre les mains de l’autorité. Nous avons le scénario si toutefois, il n’y a pas de suite à notre appel ».
LD