Dans l’après-midi du jeudi 16 janvier 2025, les occupants du site de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) ont organisé un meeting de protestation. Leur mécontentement est lié à une menace de déguerpissement imminent à leur encontre. Ces habitants n’entendent pas quitter leur zone d’habitation si une solution adéquate n’est pas trouvée à leur situation.
« 122,7 hectares pour une université catholique au Burkina ? » ; « Monsieur le président, ils veulent nous faire la force » ; « Nous sommes tous des burkinabè » ; « Ils refusent de nous écouter et de nous recevoir » ; « les premiers résidents du non loti se sont installés en 1958 ».
C’est ce qu’on pouvait lire sur des pancartes au rassemblement des occupants du site de l’UCAO au secteur 17 dans l’arrondissement 5 de la commune de Bobo-Dioulasso.
Selon les responsables de la manifestation du jour, ce mouvement d’humeur fait suite à des démarches infructueuses par rapport à leur problème de logement. Pour eux, les derniers développements de l’affaire qui les oppose à l’UCAO présentent des menaces de déguerpissement imminent.
Or, selon Aziz Kadéba, porte-parole des manifestants, il y a bien des intrigues à dénouer pour mieux éclaircir la situation afin de dégager une solution définitive. « La propriété de départ de l’UCAO était de 22 hectares et miraculeusement, elle présente aujourd’hui un titre foncier de 122,7 hectares. En plus de cela, il est à retenir que le titre foncier qu’elle brandit date de 2007 alors que les premiers habitants se sont installés sur ce site en 1958. Comment l’UCAO a d’ailleurs pu obtenir un titre foncier à un moment où elle n’avait fait aucun investissement ? Ce qui nous irrite le plus, c’est le fait que nous ayons été recensés deux fois en 2003 et en 2006 par la mairie pour bénéficier de parcelles afin de libérer le site mais rien de concret n’a suivi. Et c’est aujourd’hui qu’on vient nous menacer de déguerpissement. Nous ne sommes pas d’accord car nous sommes nés ici et même certains de nos parents sont nés sur ce site », explique Aziz Kadéba.
Ce dernier souhaite donc que l’Université catholique se contente de ses 22 hectares car « on n’a pas besoin de plus de 100 hectares pour construire une université. Ils peuvent construire en hauteur ».
Selon Aziz Kadéba, une rencontre avec la délégation spéciale de l’arrondissement 5 où se trouve leur site, a permis d’échanger avec le président de la délégation spéciale. De ces échanges, dit-il, les autorités municipales de l’arrondissement 5 ont souligné que l’UCAO dispose de documents qui leur attribue légalement le site. Néanmoins, il a souhaité que les représentants des habitants du site fassent des propositions de solutions. « Nous avons maintenu le fait que nous n’avons pas où aller et que nous souhaitons rester sur le site et que l’UCAO se contente de ses 22 hectares », disent-ils avoir défendu devant la délégation spéciale de l’arrondissement 5.
Du reste, Aziz Kadéba souhaite que le gouvernement se saisisse de cette affaire afin d’y trouver une solution définitive.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info