Le marché de Sarfalao, secteur 17 de Bobo-Dioulasso est en construction depuis 2019. L’entreprise en charge des travaux a déjà livré l’infrastructure. Mais l’ouvrage reste toujours fermé aux bénéficiaires. Pour comprendre la situation, une équipe de Ouest Info est allée à la source de l’information auprès des autorités de l’arrondissement 5 de la commune de Bobo-Dioulasso où est situé le marché en question. Ainsi le président de la délégation spéciale de cette collectivité territoriale, Yoma Etienne Bako donne les raisons qui entravent l’ouverture du marché aux usagers. C’était dans la matinée du mercredi 07 août 2024.

La construction du marché de Sarfalao est achevée depuis maintenant plus d’un an. Mais l’infrastructure reste toujours fermée aux bénéficiaires. Ce qui a entraîné la poussée d’herbes au sein de l’infrastructure. Et il a fallu l’intervention des femmes de la brigade verte pour rendre propre l’intérieur de la nouvelle infrastructure non encore inaugurée.

Malgré cette intervention des femmes chargées de la salubrité de la ville, des herbes ont repoussé et envahissent le pourtour du nouveau marché aux entrées closes. Le marché du secteur 25 réalisé dans le même arrondissement après celui de Sarfalao est même déjà fonctionnel. Une situation qui suscite des interrogations au sein des acteurs du côté de Sarfalao.

C’est ainsi que Ouest Info est allée à la rencontre du président de la délégation spéciale de l’arrondissement 5, Yoma Etienne Bako pour avoir des explications sur cet état de fait.

C’est un président de délégation spéciale serein et courtois qui s’est prêté à nos questions sur la situation du marché du secteur 17 couvert par son arrondissement. Sans détour, il nous met face aux difficultés qui font traîner l’ouverture du marché déjà réalisé.

Le marché attend une terrasse en dalle pour être ouvert

Yoma Etienne Bako explique la situation de l’infrastructure par des travaux de finition non encore exécutés. Il s’agit selon lui, du pavage qui manque à l’infrastructure pour être inaugurée. « En réalité, le marché a été réalisé en mode partenariat public privé (PPP) avec la contribution des commerçants. C’est un projet que nous avons hérité de l’équipe municipale passée. Il se trouve que le pavage ne faisait pas partie du cahier de charges de l’entreprise qui a réalisé les travaux. Sans ces travaux de finition, on ne peut pas ouvrir le marché. Or on ne peut plus aller vers les commerçants pour leur demander une contribution supplémentaire. Le devis du pavé s’élève à plus de 400 millions de FCFA. C’est pourquoi, nous avons décidé de faire des travaux de dallage à la place de pavés. Et cela va coûter autour de 80 millions de FCFA. Le président de la délégation spéciale communale a décidé de nous accompagner dans ces travaux de finition. Ce sont ces travaux de finition qui font que l’infrastructure n’est pas encore inaugurée. Sinon l’entreprise nous l’a livrée et nous l’avons réceptionnée », le président de la délégation spéciale de l’arrondissement 5 livre-t-il les raisons qui empêchent jusque-là l’ouverture du marché.

Par ailleurs, Yoma Etienne Bako rassure que les travaux de dallage se feront incessamment et l’infrastructure sera mise à la disposition des bénéficiaires. Son souhait est son inauguration se fasse en même temps que celle de la route de Kabakourou Missiri qui est sur le point d’être bitumée. Toute chose qui va faciliter l’accès au nouveau marché.

Attention ! Les souscripteurs n’ont pas de titres de propriété mais 25 ans de droits de jouissance

Yoma Etienne Bako a profité de l’occasion pour expliquer les modalités d’attribution des emplacements dans le marché du secteur 17 réalisé en mode Partenariat public privé (PPP). « Les emplacements ont été attribués prioritairement aux anciens occupants de l’espace du marché moyennant le paiement de la valeur du type de boutique ou de hangar demandé. Nous allons procéder à une vérification pour s’assurer que tous les anciens occupants intéressés ont été pris en compte avant de passer à l’inauguration. A partir de l’ouverture, les occupants auront 25 ans pour faire un retour sur investissement. Ils n’auront qu’à payer juste des redevances mensuelles allant de 1500 FCFA à 15 000 FCFA en fonction de la dimension de l’infrastructure occupée. Après les 25 ans, les occupants payeront de la location chaque mois », Yoma Etienne Bako lève-t-il un coin de voile sur la future gestion de l’infrastructure marchande non encore fonctionnelle.

Le président de la délégation spéciale dit comprendre les préoccupations des acteurs qui estiment que les coûts les infrastructures marchandes sont élevés. Mais il souligne qu’en réalité, les sommes déboursées pour une jouissance de 25 ans sont assez raisonnables. « Si le marché avait été réalisé par des ressources publiques, on allait procéder directement au système de location. Et les coûts de location allaient dépasser 50 000f par mois pour certains magasins. C’est donc dire qu’en réalité, le système que nous voulons appliquer est beaucoup plus bénéfique », Yoma Etienne Bako en est-il convaincu.

Notons que les prix des boutiques et hangars du marché réalisé à hauteur de 2,1 milliards de FCFA en mode PPP, vont de 475 000 FCFA à plus de 6 000 000 FCFA. Ce qui suscite des grincements de dents de la part de certains bénéficiaires de l’infrastructure marchande qui peinent à s’acquitter de ces frais.

Leïla Korotimi Koté & Adjara Djamilatou Coulibaly/Ouest Info