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SNC 2023 : Quand bière et grillades dament le pion aux activités culturelles

A priori, la Semaine nationale de la culture (SNC) est une tribune d’exposition et d’expression du savoir-faire artisanal et de l’identité culturelle des différentes communautés. La SNC, c’est environ 10 sites sur lesquels se tiennent les festivités. Cependant ce qui est donné à voir c’est que la foire artisanale et commerciale demeure le principal site d’attraction de tous des festivaliers et du public.  Ce n’est seulement pas pour les expositions d’objets d’art et culturels que le site abonde d’autant de monde. En effet, dans cet espace, la bière et la gastronomie semblent prendre le dessus sur les expositions artisanales et culturelles. Dans la soirée du jeudi 04 mai 2023, nous avons fait un tour sur le site pour un constat.

De la musique de tous genres et de toutes les tendances. Zouk, coupé-décalé, du mandingue, et même de la musique traditionnelle, du zouglou, du reggae, il y en a pour tous les âges. Au milieu de ces sonorisations musicales à casser les tympans, de fumantes odeurs de grillade se dégagent.

C’est l’ambiance de la zone des débits de boissons à la foire artisanale et commerciale de la Semaine nationale de la culture. Difficile de frayer un chemin à cet endroit dans les après-midis. La bière coule à flot et chaque consommateur y trouve son goût. Les uns après les autres, des visiteurs de la foire ne laissent vide à aucun espace aménagé. Chaque tenancier de débit de boissons essaie d’attirer autant de clients qu’il peut dans son stand. Pour ne laisser aucun prétexte aux clients de lever l’ancre, certains gérants proposent de la grillade, des brochettes, des frites et autres plats pour accompagner la bière souvent bien fraiche.

La foire commerciale et artisanale est lieu de détente pour les festivaliers, les jeunes notamment

Ainsi dans la zone des maquis de la foire artisanale et commerciale de la SNC, vieux, enfants, jeunes, femmes ; chacun y trouve son compte.

La SNC, un lieu de détente

Pendant que nous faisons le tour des lieux, nous apercevons sous un stand surchauffé par de la musique reggae, un groupe de jeunes filles, la table généreusement bien garnie de boisson de boissons alcoolisées et non alcoolisées. On s’approche. Le groupe nous accueille d’un air étrange vu qu’il n’y avait plus de place pour d’autres clients.

Boni Assetou est l’une des jeunes filles. Étudiante en 2ème année de communication administrative, elle voit la foire de la SNC comme un lieu de détente. « La SNC est une occasion de profiter dans tous les sens du terme ».

Le groupe selon elle, décide de manger avant d’aller visiter les expositions artistiques et culturelles de la foire. « On n’a pas préféré manger dehors parce qu’ici c’est chic, il y a de l’ambiance et tout. C’est pourquoi on a décidé de commencer par ici avant d’aller visiter les expositions », nous explique-t-elle.

Yacouba Traoré, installé sous un autre stand à quelques encablures, ne dira pas le contraire, lui qui était à sa troisième bouteille de bière. « Ici l’ambiance est parfaite. On se sent bien à l’aise. En tout cas avant de venir à cet espace gastronomique, j’ai tourné un peu pour voir les expositions. Même si je n’ai pas acheté quelque chose. Mais juste contempler c’est déjà bien », lâche Yacouba Traoré très à l’aise devant ses bouteilles de bière.

De la contemplation comme le dit notre précédent interlocuteur, voilà le mot principal de presque tous les festivaliers que nous avons rencontrés. Pas d’argent pour les objets d’art et culturels. Mais l’argent pour la bière est toujours garanti pour les amateurs sui visitent la foire de la SNC.

Les tenanciers de maquis, les plus heureux…

Les gérants de maquis quant à eux, ne peuvent qu’apprécier positivement l’affluence des clients. « Par jour, je peux vendre entre 100.000 et 120.000 FCFA. Tout dépend de la clientèle. Je vends des frites, brochettes, poulets, bière et sucrerie. Et c’est la bière qui se vend un peu plus avec la Fanta », nous confie Elodie Kyelem, une gérante de maquis à la foire.

Les tenanciers de maquis, les plus heureux de la foire

A côté de la zone des maquis qui refusent presque du monde, les exposants d’objets d’art quant à eux comptent les clients au bout des doigts. Ils morfondent dans leurs stands pour la plupart.

Mariam Bachir est exposante venue du Niger. Trentenaire, elle expose des produits de divers ordres, de l’encens, des cendriers, des couscoussiers et autres objets d’arts et de décoration tels que les pots à fleur.

Pour cette dernière, il n’y a pas de clients. « Le marché est très mal. Il n’y a même pas de clients. Depuis que nous avons quitté le Niger, nous n’avons rien vendu. Ce qui est grave c’est que nous n’avons même pas de stands. Chaque jour la police vient nous chasser des lieux. Tout le temps nous sommes dans les va-et-vient avec la police. Nous sommes venues trouver qu’il n’y a plus de stands. Nous avons cherché à voir le président du comité d’organisation pour les stands mais sans succès », explique l’exposante nigérienne qui semble regrettée sa participation à la foire de cette 20 édition de la SNC.

Tout comme elle, Awa Konaté vend des canaris, des carafes, des gobelets, des verres faits à base d’argile. Elle se plaint également du manque de clients. « Il n’y a pas le marché. Beaucoup de gens viennent regarder, ils prennent le numéro et promettent de repasser mais sans suite », explique Awa Konaté qui demeure tout de même optimiste.

Des objets d’art cherchent clients

« Mais je suis contente de pouvoir exposer mes objets même s’il n’y a pas le marché. Souvent ça nous permet de nouer des partenariats avec d’autres personnes et de nous faire connaitre. C’est ce qui est intéressant », s’est-elle réjouie malgré le manque de clients.

De ce constat, il est à croire que la bière et les grillades semblent voler la vedette aux expositions culturelles à la foire artisanale et commerciale de la Semaine nationale de la culture. Mais quoique cela soit une réalité ou pas, la SNC et sa foire restent une vitrine de promotion du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Diakalia SIRI/ Collaborateur (Ouest Info)

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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