A priori, la pluie est salutaire pour les populations dans un pays Sahelien comme le nôtre car les activités, notamment agricoles, en dépendent. Mais aux secteurs 21 et 17 de la ville de Bobo-Dioulasso, elle n’est pas la « bienvenue ».
« Cela fait plus de 30 ans que nous sommes dans ce quartier. A chaque saison de pluie, nous sommes victimes d’inondation et jusqu’à présent, rien n’a changé » crie un habitant du secteur 17 tout furieux après que la pluie du 26 juillet dernier ait engloutie sa maison et détruit des documents importants.
Tout comme lui, Roland Traoré, un habitant du secteur 21, tentant de rejoindre son domicile pour sauver ce qui pouvait encore l’être, a été empêché par les eaux de pluie qui ont bloqués tous les issus. « Quand il pleut, nous ne pouvons pas circuler dans le quartier et nous avons des difficultés pour sortir ou rentrer dans nos maisons. C’est ce qui m’est arrivé hier. Alors que je me précipitais pour rentrer à la maison, les eaux de pluie qui ont bloqués tous les issus, m’en ont empêchés et ma maison a été inondé» relate-t-il.
Comme eux, ils sont nombreux les habitants de ces secteurs qui, à chaque fois que la pluie se prépare, ont la peur au ventre. « La pluie est une bonne chose. Mais chez nous au secteur 21, on a envi de dire qu’elle n’est pas la bienvenue » raconte Salimata Ouattara dont le domicile est assiégé par les eaux de pluie.
Pourtant, de passage sur les zones inondables ou à risques dans la commune de Bobo-Dioulasso en août 2016, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet avait promit à ces populations que des mesures urgentes allaient être prises. « Nous nous sommes déplacés dans le but de faire de nous-mêmes le constat. Nous allons faire le point afin que des mesures urgentes soient prises pour qu’ensemble, nous puissions trouver des solutions définitives à ces préoccupations » les a-t-il rassurés.
En attendant les mesures urgentes….
En attendant ces mesures dites urgentes, les populations de ces zones sont à chaque saison de pluie, fréquemment victimes d’inondations.
Estimant que la recrudescence des inondations est la conséquence du mauvais entretien des caniveaux, la commune de Bobo-Dioulasso, par la voix de son directeur des services techniques municipaux, Pamphile Nignan, avait lors de la visite du ministre sur ces zones en 2016, annoncé une batterie de mesures au niveau communal. « Les problèmes d’inondations à Bobo-Dioulasso sont dus au mauvais entretien des caniveaux. Nous avons prévus de les déboucher et de déguerpir les constructions sur les emprises des caniveaux » avait-il annoncé.
Si des actions, aussi-insuffisantes soient-elles, sont menées dans ce sens, force est de constater que beaucoup reste encore à faire pour remédier cette situation.
Secteur 17, un besoin de plus de 5 milliards pour mettre fin aux inondations
Au secteur 17, la commune de Bobo-Dioulasso a besoin d’au moins 5 milliards de francs cfa pour mettre fin à ce phénomène.
En effet, lors du lotissement de ce secteur en 1986 à travers le programme populaire de développement, l’aspect marécageux de la zone n’aurait pas été pris en compte.
D’où, les fréquentes inondations selon les services techniques de la commune de Bobo-Dioulasso pour qui, des études auraient été faites et la somme de plus de 5 milliards de F CFA seraient nécessaires pour résoudre définitivement les problèmes d’inondation que connait ce quartier. « Il est prévu dans cette étude, de déplacer et de dédommager des familles » avait laissé entendre Pamphile Nignan lors du passage du ministre en 2016.
Pour le moment regrette-t-il, la commune manque de moyens pour mettre en œuvre cette étude.
Jack Koné