Le Parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ a tenu la 3è édition de ses journées portes ouvertes dans la journée du jeudi 17 octobre 2024. L’objectif de cette initiative est de présenter les technologies et innovations de la recherche agricole de la structure aux différentes parties prenantes. C’était sur le site du parc à Farako-Bâ en présence de plusieurs acteurs.

« Quelles contributions des technologies et innovations de la recherche à l’atteinte des objectifs de l’offensive agropastorale au Burkina Faso ?». C’est sous ce thème que se sont tenues les journées portes ouvertes du parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ.

A travers ce thème, l’objectif est de présenter ses avancées innovantes et technologiques dans le domaine agrosylvopastoral. Toute chose qui permettra de créer des partenariats avec les projets et programmes pour la vulgarisation de ces techniques innovantes au profit des acteurs dans un contexte d’offensive agrosylvopastorale au Burkina Faso. Ces journées portes ouvertes sont aussi l’occasion de renforcer la visibilité du parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ et des partenaires de mise en œuvre de l’initiative.

Ainsi après le lancement officiel des activités, une grande partie des travaux se sont déroulés sur le terrain à l’intérieur du parc. Les différents acteurs présents à ces journées ont eu l’occasion de toucher du doigt les réalités des technologies et innovations agricoles disponibilisées par des chercheurs burkinabè.

Des technologies de production agricole intégrée à la pisciculture et à l’aviculture ; des biofertilisants ; des variétés améliorées de fruits, légumes et autres produits agricoles ; du fourrage amélioré ; des variétés améliorées de plantes à tubercules, de la banane plantin sont entre autres des installations et parcelles de démonstration visitées par les différents participants aux journées portes ouvertes du parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ.

Cette visite guidée et commentée par les différents chercheurs développeurs de technologies agricoles innovantes a levé un coin de voile sur la diversité des trouvailles en expérimentation et/ou en démonstration dans le parc qui dispose déjà d’une dizaines de jeunes incubés pour la vulgarisation des technologies disponibles.

Le parc de technologies agricoles de Farako-Bâ, un acquis prêt à faire face aux défis de l’offensive agro-sylvo-pastorale

Pour le patron de la cérémonie, Marcel Da par ailleurs directeur général des productions animales, la 3è édition des journées portes ouvertes du parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ intervient à une période où le pays est engagé dans une offensive agrosylvopastorale. Il est convaincu que ce parc est un acquis qui est prêt à faire face aux défis liés aux objectifs de l’offensive pour la souveraineté alimentaire lancée par le Chef de l’Etat et son gouvernement. Pour ce faire, il a invité les acteurs à fédérer leurs efforts et actions pour pouvoir renforcer la capacité et la résilience des producteurs.

Docteur Etienne Sodré est agropastoraliste, spécialiste en agriculture intelligente face au climat. C’est lui le gestionnaire du parc technologique de Farako-Bâ. C’est, selon lui, un parc dans lequel on peut trouver un ensemble de technologies sur un certain nombre de chaines de valeurs. « On peut classer ces technologies en diverses catégories notamment sur la production agricole. Dans cette catégorie, nous avons par exemple huit (08) variétés de patate, onze (11) variétés de manioc, des variétés améliorées de légumes telles que l’amarante et la tomate d’hivernage. On a aussi un dispositif de pisciculture intégrée à l’agriculture et à l’aviculture ; des machines de traitement des produits post agricoles et de transformation des résidus agricoles en aliments de bétail », le gestionnaire du parc le présente succinctement.

Pour lui, le parc de technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ est un outil de vulgarisation et de diffusion des technologies qui existent au niveau de la recherche burkinabè. Ce parc de référence a été mis en place en 2021 pour, dit-il, éviter que les innovations des chercheurs burkinabè ne continuent de dormir dans les tiroirs sans atteindre les producteurs.

 « Ce parc a été mis en place pour exposer les technologies des chercheurs burkinabè et tout le monde peut venir les visiter et choisir ce qui l’intéresse. Il y a par exemple beaucoup de producteurs de manioc au Burkina mais beaucoup ne savent pas qu’il y a plusieurs variétés. Un producteur peut donc venir au niveau du parc, observer et choisir parmi les onze (11) variétés, la variété qui lui convient le mieux », le chercheur explique le bienfondé de la mise en place du parc de technologies de Farako-Bâ.

Docteur Etienne Sodré salue donc l’initiative des journées portes ouvertes du parc à leur juste valeur car elles contribueront à mettre en lumière les innovations pour que les acteurs qui sont intéressés puissent les intégrer dans leur façon de travailler pour améliorer leur système de production.

« Ces journées portes ouvertes sont d’un important intérêt car elles vont accroitre la notoriété des technologies mises en place par les chercheurs burkinabè »

L’agropastoraliste précise que depuis sa création, le parc est plébiscité. « On a des acteurs de profils différents qui viennent visiter le parc. Depuis sa mise en place en 2021, nous ne pouvons pas compter le nombre de visiteurs que nous avons déjà reçus. Parmi ces visiteurs, on a des producteurs. On a aussi des projets et ONG qui viennent voir les technologies qu’ils peuvent aller vulgariser auprès des producteurs. Il y a également les entreprises de production semencière qui viennent voir quelles sont les cultures ou variétés qui se comportent le mieux afin de produire la semence en quantité au profit des producteurs. Nous recevons aussi des visiteurs internationaux de divers pays de la sous-région car le parc est un centre de référence en matière de fruits et légumes. C’est donc dire que ces journées portes ouvertes sont d’un important intérêt car elles vont accroitre la notoriété des technologies mises en place par les chercheurs burkinabè », Docteur Etienne Sodré décline-t-il l’importance du parc de technologies de Farako-Bâ et sa portée auprès des différents acteurs.

Experte en transfert de technologie pour CORAF, Docteur Caroline Makamto Sobgui est présente aux journées portes ouvertes du parc au compte de cette institution partenaire de la mise en œuvre des activités dudit parc. Elle justifie sa présence à cette activité par le fait que CORAF accompagne beaucoup d’instituts nationaux de recherche agricole dans leurs différents programmes et politiques agricoles. « Nous avons constaté que dans beaucoup de pays, la mise à l’échelle des technologies agricoles est devenue une priorité. C’est pourquoi, ensemble avec l’INERA du Burkina, nous réfléchissons sur le transfert de technologies aux acteurs directs. Il est donc important d’accompagner le parc de technologies de Farako-Bâ car les journées portes ouvertes sont une opportunité de réseautage des acteurs. A cette occasion, j’ai été agréablement surprise par tout ce que j’ai vu sur le terrain », la représentante de CORAF justifie le choix de son organisation d’accompagner les développeurs de technologies du Burkina à travers le parc de Farako-Bâ.

Du reste, elle a tenu à préciser que le Burkina Faso est localisé au niveau du centre régional d’excellence des fruits et légumes du dispositif CORAF et de la CEDEAO. « En matière de technologies agricoles, le Burkina est le leader dans le dispositif CORAF », se satisfait Caroline Makamto Sobgui.

Notons qu’en plus de la cérémonie de lancement officiel des journées portes ouvertes du parc, des panels thématiques sur les technologies et innovations agricoles ont été animés par des spécialistes à l’attention des participants.

C’est sur une satisfaction des acteurs que le parc des technologies et innovations agricoles de Farako-Bâ a légèrement refermé ses portes. Rendez-vous est pris pour la 4è édition de ses journées portes ouvertes en 2025.

Abdoulaye Tiénon/Ouest Info