En théorie la deuxième infrastructure du genre en importance sur le plan national, le marché central de Bobo-Dioulasso n’en suscite pas moins quelques inquiétudes liées aux défaillances habituellement constatées dans nos marchés. La première étant une certaine anarchie qui perdure, peu compatible avec des normes de sécurité basiques.
On aurait souhaité que le marché central, communément appelé le grand marché de Bobo-Dioulasso, fasse l’exception quant au désordre habituellement constaté dans les marchés et yaars du Burkina Faso. Il n’en est rien.
C’est même pire comparativement à certaines infrastructures du même type dans la commune. Ce n’est plus un secret pour personne ; le marché central de la capitale économique est bondé de l’intérieur jusqu’aux abords et aux quatre coins cardinaux.
Y circuler pour faire des achats vous introduit dans une forme de capharnaüm (lieu qui renferme beaucoup d’objets en désordre) où ne se sentent à l’aise que les usagers réguliers et les commerçants qui y sont installés. Tout ce qu’il y’avait, tout ce qu’il y’a comme espace disponible quel qu’en soit l’usage normal a été fait espaces d’étalage ou magasins.
Même les points d’évacuation en cas d’incidents majeurs ont été transformés en magasins, avec des numéros d’installations dûment attribués par on ne sait plus, quelle autorité habilitée dans la gestion du marché.
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C’est dire qu’en cas d’incendie par exemple, ce que personne ne souhaite, il ne sera pas possible de rassembler les centaines voire milliers d’usagers dans un espace avant leur évacuation hors du marché en toute sécurité. Et pour cause : ces espaces de sécurité sont devenus des magasins.
Quant aux voies d’accès au marché, quelle que soit le côté que vous prenez, elles sont toutes anarchiquement occupées, de sorte qu’aucun véhicule ni engin ne peut aisément s ‘y déplacer.
Ce qui n’est plus qu’une ruelle à cause de ces occupations anarchiques est encore envahi par les nombreux parkings qui longent l’entrée du marché d’est en ouest, du nord au sud.
Les premières victimes de cet état de fait ne sont autres que les commerçants eux mêmes et les usagers journaliers du grand marché. Ils voudraient être plus à l’aise pour accueillir leur clientèle et être plus visibles dans des espaces davantage dégagés, mais cela leur semble devenu un luxe.
L’esprit de débrouillardise aidant, ils sont solidaires malgré eux des « fautifs », même ceux qui font un effort d’être « en règle ». Mais ils savent que « ce n’est pas comme cela que ça devait être, mais… ! ».
« On n’y peut rien. » ou bien si ! « Y’a des gens qui devraient s’occuper de cela en faisant leur travail convenablement, mais on ne sait pas trop ce qui se passe »! Sans pouvoir citer de nom, les commentaires restent à l’état de rumeurs.
Le constat est là : il y’ un dysfonctionnement dans la fluidité du « trafic » au sein du marché. Le marché n’est pourtant pas laissé à lui-même. Il est bel et bien géré et des associations de commerçants existent. Personne ne semble heureux de la situation présente.
L.Dô Sanon/Ouest-info.net
(A suivre)