Le vol d’engins à l’institut supérieur des sciences de la santé (INSSA) de Bobo-Dioulasso, devient de plus en plus récurent. Cette situation inquiète les étudiants qui ne cessent de manifester leur mécontentement. Pour la seule année de 2023, on dénombre déjà plus de 10 motocyclettes dérobées. Ce phénomène persiste sous le regard impuissant des victimes qui ne sont autres que des étudiants.
Amener sa motocyclette et sortir la manquer après un cours n’est plus un fait nouveau à l’institut supérieur des sciences de la santé de Bobo-Dioulasso. Pour avoir l’esprit tranquille, il faut au moins garer son engin jusqu’à la devanture de l’amphithéâtre ou sortir chaque 30 minutes pour se rassurer de sa présence, nous fait savoir un étudiant.
« En 2021, ma moto a été volée. J’ai fait plus d’un an à marcher. C’est en fin 2022 que j’ai pu avoir une nouvelle moto. Depuis lors, dès que j’arrive à l’INSSA, en plus de la verrouiller avec la clé et un cadenas, je sors chaque fois pour me rassurer qu’elle soit toujours présente », confie Ibrahim Sombié, étudiant en troisième année de pharmacie au sein de cette université. Il reconnaît que phénomène l’a rendu très prudent et méfiant.
Un vélo volé
Comme lui, son camarade Pierre Ouoba en quatrième année de médecine a constaté la disparition de sa moto après un cours. « Ce jour-là, nous avions cours jusqu’à 20 heures. Vers 19 heures je suis sorti vérifier et la moto était là. J’ai suivi le reste du cours et en voulant rentrer, je constate que ma moto n’était pas à sa place. J’ai fait des déclarations à la police, lancer des alertes au sein du campus mais jusque-là, aucune suite », affirme le jeune étudiant. Il est désormais résigné à se faire à l’idée qu’il ne retrouvera plus jamais sa moto.
Il est obligé de « jongler » avec la moto de son frère afin de suivre les cours. « C’était une obligation pour moi de demander la moto de mon frère. Au cas contraire je devais prendre le bus alors qu’à nos sorties de cours les nuits, il n’y a plus de ligne de bus sur cet axe », regrette l’étudiant Pierre Ouoba.
Rachida et sa camarade Mariam, toutes deux étudiantes en deuxième année de droit ont aussi perdu leurs moyens de déplacement après un cours de 15 heures à 20 heures. Les motos ne sont pas les seules cibles des malfrats. Pendant qu’il était en salle pour bosser, le vélo de Kiendega Oumar a été dérobé en 2019.
Il a dû se débrouiller avec certains camarades à proximité pour joindre l’université pendant près d’un an, avant de pouvoir s’offrir une moto qu’il garde avec la plus grande prudence aujourd’hui. Ces cas ne sont que quelques-uns parmi tant d’autres, et les inquiétudes des étudiants ne font que se multiplier.
Manque de parking
Si le vol de motos persiste au sein de ce temple du savoir, c’est à cause du manque de parking. L’INSSA ne dispose d’aucun parking depuis 2018. En effet, un parking y était instauré.
Mais suite aux difficultés de payement des frais mensuels d’abonnement de plusieurs étudiants, le parqueur a dû ranger le tablier. Rendant le site vulnérable aux voleurs d’engins.
Certains étudiants évoquent la responsabilité de l’administration de l’université. Selon eux, l’administration doit trouver des voies et moyens pour sécuriser les engins des apprenants.
Pour comprendre cette inaction du côté de l’administration, nous avons essayé de rentrer en contact avec une source interne qui nous a précisé que l’administration est sur le point de trouver une solution définitive à ce phénomène.
En attendant, le phénomène continu de se propager. En plus du vol de motos, un autre phénomène vient de faire son apparition au sein de cet institut. Courant le mois de juin, pendant que les étudiants étaient en salle pour un devoir, des individus malveillants ont soustrait frauduleusement les sacs de deux étudiants. Le même mois, les étudiants ont décidé à leur tour de tendre une embuscade à leur présumé voleur.
C’est ainsi qu’ils appréhendent une nuit, un individu de sexe masculin, qui tentait de forcer le scellé d’un engin. Celui-ci a été remis aux forces de sécurité le même jour.
Mais malgré tout, les étudiants réclament un parking et plus de sécurité au sein de leur établissement.
S.S/Ouest Info