Il s’est tenu à Bobo-Dioulasso, un atelier sur la gouvernance inclusive au sein des organisations paysannes dans la journée du mercredi 16 avril 2025 au Centre de Formation et de Recherche (ex Centre de calcul) de l’Université Nazi Boni (UNB). Cet atelier qui a regroupé des acteurs agro-sylvo-pastoraux vise à compléter et à parachever une étude socio-anthropologique sur la gouvernance inclusive au sein des organisations paysannes dans les Hauts-Bassins portée par l’Université Nazi Boni avec l’accompagnement de ses partenaires.
Après l’étude-terrain sur la gouvernance inclusive dans le secteur agro-sylvo-pastoral, l’équipe de recherche pilotée par Docteur Awa Ouédraogo veut à travers un atelier impliquer les acteurs directs pour livrer des données plus fiables.
L’étude s’est, en effet, focalisée sur l’organisation et le fonctionnement des organisations paysannes dans les Hauts-Bassins. L’objectif de cette recherche sur la structuration du secteur vise à mieux comprendre les rapports des différents acteurs du monde rural pour une meilleure intervention des pouvoirs publics.
Selon Docteur Awa Ouédraogo, coordonnatrice de l’étude, plusieurs faiblesses ont été constatées dans le fonctionnement des organisations paysannes de la zone couverte par l’étude. Il s’agit entre autres, dit-elle, de la non inclusion et de l’absence d’alternance au sein des organisations des producteurs agricoles.

« On a constaté que l’inclusion reste encore un défi. Il y a certaines institutions qui sont mixtes. Mais il y a d’autres où la démarche participative dans le fonctionnement n’est pas réelle c’est-à-dire que la prise en compte des avis de tout le monde n’est pas effective. On se rend compte qu’il y a certains bureaux qui n’ont jamais été changés depuis la création de leurs organisations. Il y a donc beaucoup de défis à relever à ce niveau », foi de Docteur Awa Ouédraogo, fondée sur les données de l’étude qu’elle pilote.
Du haut de ces défis énumérés, l’atelier de Bobo-Dioulasso dont les travaux se feront en sous-groupe vise à réfléchir avec l’ensemble des acteurs agricoles sur les bonnes pratiques souhaitées par les pouvoirs publics afin de faciliter l’organisation du secteur.
Professeur Hassane Bismarck Nacro est le président de l’Université Nazi Boni (UNB). Présent à la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur la gouvernance des organisations, il a exprimé sa fierté de voir l’université qu’il dirige, au premier plan de cette étude.

Il est convaincu que le secteur agricole du Burkina Faso ne peut se développer que si et seulement s’il est bien organisé d’où la pertinence de l’étude socio-anthropologique sur l’organisation du secteur agricole, portée par l’Université Nazi Boni et pilotée par Docteur Awa Ouédraogo. « Face aux problèmes de gouvernance au niveau des organisations paysannes, il était important qu’une réflexion scientifique soit menée autour de cette question pour comprendre les défis qui sont posés et mener une réflexion approfondie pour voir comment relever ces défis et assurer le meilleur fonctionnement de ces organisations », Professeur Hassane Bismarck Nacro explique l’importance de l’étude.
Pour le président de l’UNB, ce travail de recherche est opportun car il intervient à une période où le pays est dans une dynamique d’offensive agrosylvopastorale. Il est sûr que cette étude permettra de concilier les intérêts des différents acteurs pour une synergie d’actions au profit d’une gouvernance participative au sein des organisations paysannes. Pour ce faire, il a invité les acteurs à saisir l’occasion de l’atelier pour des échanges sans langue de bois afin d’aboutir à des propositions concrètes à mettre au service de la structuration et de l’organisation du secteur agrosylvopastoral.

Ali Ouattara est jeune entrepreneur agricole par ailleurs président des jeunes AGRI-preneurs des Hauts-Bassins. Prenant part à l’atelier, il ne cache pas son intérêt vis-à-vis de l’étude qui vise à diagnostiquer les maux du secteur agrosylvopastoral. « On espère qu’avec les résultats de cette étude, beaucoup de choses vont changer au sein des organisations paysannes au Burkina Faso pour le développement du secteur », espère le jeune entrepreneur agricole.
Il est à noter que l’étude-terrain de la recherche socio-anthropologique sur la gouvernance inclusive des organisations paysannes a débuté en début novembre 2024 et s’est achevée en fin mars 2025. Elle a couvert la commune de Bobo-Dioulasso notamment des villages environnants et la ville de Bobo-Dioulasso.

Le souhait de la coordonnatrice de l’étude, Docteur Awa Ouédraogo est d’avoir davantage de ressources pour étendre la recherche sur l’ensemble du territoire national pour un secteur agricole plus organisé et plus fort.
Abdoulaye Tiénontienonabdoulaye@yahoo.fr