Dans la soirée du lundi 09 décembre 2024, l’Association Sitala du Faso a présenté à des professionnels de médias un album de quatre (04) ex détenus mineurs de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso. Cette œuvre est le fruit de la mise en œuvre d’un projet de réinsertion sociale et professionnelle des jeunes détenus par l’Association Sitala. La présentation de l’album a eu lieu à l’espace « Les Bambous » de Bobo-Dioulasso.
Djigui, c’est le nom du nouvel album présenté à des professionnels de médias de Bobo-Dioulasso. Djigui comme espoir qui traduit la force qui doit caractériser le détenu pour pouvoir surmonter sa situation carcérale.
Fruit de la mise en œuvre d’un projet d’accompagnement psychosocial des détenus mineurs de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso, la sortie de l’album est une sorte de pari réussi pour Sitala, l’association initiatrice du projet. Mamadou Coulibaly est le coordonnateur de cette association. Principal conférencier de la présentation de l’album, il souligne une symbolique que revêt l’album chanté en single par quatre désormais ex détenus mineurs.
Pour lui, le sens premier du projet de Sitala, c’était d’accompagner la réinsertion socioprofessionnelle des détenus mineurs par la culture. « Pour ce qui est de l’album des mineurs, il a été concrétisé en 2021 avec l’appui du Fonds de développement culturel et touristique. Les jeunes talents qui forment l’album ont été détectés à l’issue d’un atelier de trois (03) mois qui portait sur la danse, le théâtre, la pratique instrumentale, la musique et le vocal et l’art plastique. C’est au cours de la restitution de la formation que les quatre (04) jeunes ont montré leur savoir-faire musical. Ce qui a conduit à la production des quatre (04) singles sur CD aujourd’hui », Mamadou Coulibaly explique le contexte de la réalisation de l’album qui a été produit en live à la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo-Dioulasso.
Chanté en dioula, dogossè et français, l’album aborde des sujets de société tels que la valeur du travail, la paix sociale, l’entraide et la place de l’argent dans la société. Le responsable de Sitala se satisfait de cette initiative car la quasi-totalité des détenus mineurs touchés par le projet culturel ont quitté le milieu carcéral. Pour ce qui est de leur réinsertion sociale, les quatre jeunes artistes sont aujourd’hui de bons exemples à citer.
Chacun d’entre eux a pu retrouver une vie sociale normale avec une insertion professionnelle selon Mamadou Coulibaly et ses camarades. Une insertion professionnelle réussie qui, d’ailleurs, ne leur a pas permis d’être physiquement présents à la présentation de leur œuvre musicale.
Mamadou Coulibaly rassure que l’œuvre est déjà déclarée au Bureau Burkinabè des Droits d’Auteurs (BBDA) et les retombées bénéficieront directement aux quatre jeunes artistes.
Du reste, les conférenciers du jour ont invité les mécènes à s’intéresser aux talents de ces jeunes artistes qui ont du potentiel pour être des grands noms de la musique burkinabè.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info