La 2è édition de Farigolo Magakan se tient à Bobo-Dioulasso du 10 au 23 novembre 2024. Organisée par l’Association FEEREN, l’objectif est de renforcer les acquis et d’éveiller le sens du savoir-faire pour forger un métier plus respectable et porteur de belles perspectives d’avenir pour les danseurs au Burkina Faso et ailleurs en Afrique. C’est dans la soirée du samedi 16 novembre 2024 que les responsables de l’Association ont organisé un atelier sous forme de table ronde avec des artistes burkinabè de rang international au profit des danseurs participants à la 2è édition de Farigolo Magakan.
« Danseur-citoyen, place et rôle dans le tissu social ». C’est sous ce thème que se tient la 2è édition du programme de formation en danse dénommé “Farigolo Magakan” qui signifie le langage du corps en Dioula. Président de l’Association FEEREN, Josué Tarnagda explique le bienfondé de l’organisation de cette activité.
Pour lui, Farigolo Magakan est un programme de formation en espace public au profit des artistes danseurs. Il explique cela par le fait que la plupart des créations artistiques notamment en danse se font dans des espaces fermés.
C’est pourquoi l’association qu’il dirige a décidé selon lui, de faire changer de paradigme aux danseurs en allant plutôt vers le public auquel leurs créations artistiques sont destinées.
« L’objectif de l’organisation de ce programme de formation en l’espace public permettra aux danseurs d’avoir plus de la matière car les danseurs sont des citoyens qui ont aussi des mots à dire et des choses à faire savoir à leurs concitoyens qui méconnaissent leur art », Josué Tarnagda explique l’intérêt de l’initiation de Farigolo Magakan.
Pour ce faire, le déroulé de la 2è édition s’articule autour de deux volets notamment une phase de partage d’expériences et une phase pratique de création artistique en espace public. Ainsi les non lotis du secteur 26 et du secteur 18 et Farakan ont été choisis pour être bien servis durant ces presque deux semaines de regroupements de danseurs venus de plusieurs horizons au niveau national comme de l’international. « Chaque participant choisi l’espace qui le convient en fonction du thème qu’il veut aborder », précise Josué Tarnagda.
Pour ce qui est de la phase du partage d’expériences, elle se présente sous forme de cercle d’idées. C’est dans ce volet du programme que s’inscrit la table ronde animée par d’illustres acteurs culturels. François Moïse Bamba (Conteur – comédien – Directeur de festival), Papa Kouyaté (scénographe, plasticien), Djibril Ouattara (Danseur-chorégraphe-comédien-Interprète par ailleurs formateur des participants de la 2è édition de Farigolo Magakan), Olivier Somé (comédien-metteur en scène- chanteur) et Aïssata Zèba (administratrice culturelle) sont les principaux animateurs de la table ronde.
Une table ronde au cours de laquelle les débats ont porté sur comment le danseur crée dans l’espace public ? Pourquoi le danseur crée dans l’espace public et comment il peut rentabiliser ce qu’il fait dans l’espace public ?
Ce sont des questions auxquelles les cinq (05) profils n’ont pas manqué d’apporter de précieuses contributions. Dans leurs différentes interventions, il ressort que la danse ouvre un champ de potentialités aux danseurs. Et Aïssata Zèba (administratrice culturelle) de renchérir : « j’ai l’habitude de dire que chaque artiste est une mini-entreprise ». Il appartient donc à chaque artiste, estiment les communicateurs du jour de manière unanime, de valoriser son savoir-faire.
C’est ainsi qu’ils ont conseillé aux danseurs d’inventer des modèles économiques adaptés à la création dans l’espace public et ce, en usant d’exemples. Ils n’ont aussi pas manqué d’inviter les artistes et les danseurs en particulier à une bonne structuration pour mieux défendre leur cause par une seule et même voix.
Un partage d’expérience qui n’a pas laissé indifférents les participants à la 2è édition de Farigolo Magakan. Ils ont posé des questions de précisions à leurs doyens sur les méthodes qu’ils suggèrent pour mieux valoriser leur art.
Ce sont participants comblés qui ont salué l’occasion que l’Association FEEREN leur donne de bénéficier de cette formation de haute qualité et d’importance majeure pour leur carrière. Ils souhaitent que Farigolo Magakan continue dans cette lancée afin que les artistes et les danseurs en particulier puissent vivre dignement de leur métier au Burkina Faso et ailleurs en Afrique.
Chose qui réjouit les responsables de l’Association FEEREN qui ont promis de pérenniser le programme pour peu que les artistes danseurs l’accordent l’intérêt qu’il faut. Pour la présente édition de Farigolo Magakan, c’est une vingtaine de danseurs qui y prennent part. Parmi eux, on compte des danseurs venus de la Côte d’Ivoire et du Mali.
Notons que FEEREN est une association socio-culturelle qui vise à créer des emplois pour les danseurs et contribuer au bien-être socio-culturel des populations. L’association a vu le jour en octobre 2021.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info