Des étudiants de Bobo-Dioulasso, abonnés à la Sotraco, ne sont pas contents de leur transporteur. Ils l’ont manifesté dans la matinée de ce mercredi 20 mars 2024 en bloquant les bus au niveau de la place Tiéfo Amoro.
Non ponctualité, état délabré et insuffisance des bus avec pour conséquence des surcharges, sont entre autres, les griefs reprochés à la Sotraco par ces étudiants.
C’est du reste ce qu’a indiqué Ferdinand Yaméogo, étudiant en Génie biologie. « Nous faisons ce mouvement ce matin parce que les problèmes se sont aggravés de jour en jour. A notre arrivée ce matin, il n’y avait pas de bus pour les étudiants, nous avons donc bloqué tous les bus pour qu’aucun ne démarre », fait-il savoir.
Selon lui, le problème est profond. « Il y a des bus qui tombent fréquemment en panne en cours de route avec les étudiants à bord pendant que ces derniers doivent être en classe pour les cours. L’état des bus, ça ne va pas. Il y a des moteurs de certains bus même qui lâchent en route. Ils mettent nos vies en danger. Il y a des gens qui publient des vidéos sur les réseaux où on voit des étudiants accrochés aux bus. Chaque fois, on nous dit qu’il n’y a pas de bus. Mais au même moment, ils en trouvent pour louer à des structures » a-t-il dépeint.
Pour ces étudiants, il n’est plus question qu’ils paient des sommes bien que forfaitaires en tant qu’abonnés de la Sotraco « pour mettre leur vie en danger dans ces conditions ».
Pour eux, les choses iraient mieux si la Sotraco ne mettait pas les bus déjà insuffisants, à la disposition de particuliers pour des sorties au détriment des élèves et étudiants qui disent-ils, « sont leurs fidèles clients ».
Des griefs reconnus par la direction…
Luc Mano est le Directeur régional de l’Ouest de la SOTRACO. Ce dernier soutient être en phase avec les préoccupations soulevées par les étudiants. « Un bus a une capacité de 100 places mais dans les conditions actuelles, il peut aller jusqu’à prendre 120-130 personnes », reconnait le directeur notamment sur la question de la surcharge.
Mais malheureusement, dit-il, ce sont des préoccupations auxquelles il serait difficile, du moins pour l’heure, d’apporter des solutions appropriées au regard de la forte demande exprimée au quotidien.
« Notre parc, au lieu d’aller crescendo est allé décrescendo. Pour l’instant, nous n’avons pas de bus qui puissent relayer ceux qui sont en surexploitation. Actuellement, nous n’avons pas cette capacité », a-t-il laissé entendre.
Donc, dit-il, « je ne peux pas promettre que la situation sera normalisée dans deux ou trois jours » s’est-il voulu franc avant de s’engager à transmettre le message à qui de droit c’est-à-dire, le directeur général de la Sotraco.
Luc Mano a du reste salué l’esprit de patience des étudiants face à cette dégradation continue des qualités de la prestation de la SOTRACO qu’il dit regretté.
Diakalia SIRI/Ouest Info