Des commerçants du marché central de Bobo ont animé une conférence de presse dans la matinée du dimanche 23 février 2020. Objectif, dénoncer une prétendue ingérence du maire de la commune dans la gestion du marché central et celui des fruits et légumes de Bobo-Dioulasso.
La crise que traverse la gestion du marché central et celui des fruits et légumes de la ville de Bobo est loin de prendre fin. En effet, après plusieurs décisions judiciaires visant à mettre fin au bras de fer entre le maire de la commune, Bourahima Fabéré Sanou et le président du comité de gestion des marchés, Ibrahima Traoré, la crise semble s’enliser davantage.
En témoigne la conférence de presse organisée par des commerçants qui dénoncent ce qu’il qualifient de la volonté du maire de la commune de s’ingérer dans la gestion des principaux marchés de la ville qu’ils d’ailleurs jugent appartenir exclusivement aux commerçants et ce, jusqu’en 2025.
Au cours de ce point de presse, les conférenciers ont tenu à protester contre l’installation de la nouvelle structure de gestion des marchés dénommée SGEIM (Structure de Gestion des Equipements et Infrastructures Marchands).
Pour le responsable de l’association des jeunes commerçants du marché de Bobo, Bassirou Belem, cette sortie médiatique vise à informer l’opinion nationale de ce dont il est réellement question dans la gestion du marché central de Bobo.
« Ce dont il est réellement question aujourd’hui, a trait à la transformation de la structure de gestion des marchés (SGM) en un établissement public local. Alors que la SGM est une structure de délégation contractuelle de services publics sous forme de concession gérée par des privés à savoir les commerçants qui sont les seuls apporteurs de capital social de 50 millions de FCFA. Ils ont également contribué à financer le solde de la réhabilitation du marché central à hauteur de 1,6 milliard de FCFA. Il est donc inadmissible qu’une autorité publique puisse s’ingérer de façon flagrante dans la gestion de ladite structure et de surcroit s’arroger le droit de la transformer de façon unilatérale en une structure publique« . C’est en substance ce qu’a laissé entendre Bassirou Belem avant de mettre en garde contre tout passage en force allant dans ce sens.
« Si malgré cette mise en garde, le maire s’obstine à l’installation des membres de la SGEIM prévue le lundi 24 février 2020, on s’y opposera et il ne sera pas exclu que le marché central soit fermé ce jour pour protester contre cette décision du maire malgré des dossiers pendants en justice concernant l’affaire » ont-ils mis en garde.
Abdoulaye Tiénon