Dans la matinée de ce mercredi 29 janvier 2025, le Service régional de police judiciaire des Hauts-Bassins (SRPJ) a coanimé une conférence de presse avec le commissariat central de police de Bobo-Dioulasso. Un des sujets majeurs de ce point de presse est la mise hors d’état de nuire un couple de présumés cyberdélinquants. L’objectif de cette initiative est d’alerter et sensibiliser les citoyens pour les prémunir des actes malveillants entretenus par des cyberdélinquants à travers les réseaux sociaux.
C’est un couple âgé de 29 et 21 ans que les services de Police judiciaire des Hauts-Bassins ont mis aux arrêts pour des actes de cyberescroquerie, de proxénétisme et de blanchiment de capitaux.
En effet, le couple a d’abord collecté des copies de cartes nationales d’identité d’élèves d’un lycée privé de la ville de Bobo-Dioulasso avec la promesse de l’installation d’un système GPS sur leurs engins.
Ces copies de pièces sont ensuite utilisées par le couple pour acheter des cartes SIM. Le couple crée ensuite des pages Facebook sponsorisées par lesquelles ils affichent des photos de filles accompagnées de numéros dans le but d’appâter.
A travers ces pages, si quelqu’un se montrait intéresser, le couple propose l’adhésion à un groupe WhatsApp conditionnée par le payement de sommes qui vont de 10 000 FCFA à 20 000 FCFA.
Après paiement de la somme, la victime se voit bloquer ou mis en contact avec une fille après un autre paiement comme avance de mise en contact. La fille en réalité n’est que la femme du couple présumé cyberdélinquant.
Celle-ci use ensuite de subterfuges pour rouler leurs victimes dans la farine quant aux rendez-vous à honorer après la mise en contact. Ce sont les détails que le Commandant de la police judiciaire des Hauts-Bassins, Yacouba Farta a donné sur le sujet au cours d’une conférence de presse animée à cet effet.
Le conférencier et ses collaborateurs ont annoncé qu’une enquête diligentée par les services de la police judiciaire des Hauts-Bassins appuyé par la Brigade Centre de Lutte contre la Cybercriminalité après une dénonciation a permis de mettre aux arrêts le couple qui s’adonnait à ces pratiques répréhensibles.
Dans les filets de la Police, les deux présumés auteurs de cyberescroquerie ont reconnu les faits à eux reprochés selon les conférenciers du jour. « A l’issue des auditions, les présumés auteurs ont reconnu formellement les faits qui leur sont reprochés et déclarent que leurs cibles sont pour la plupart les personnes en mission. Ils déclarent également avoir réussi à mettre en relation certains de leurs clients avec des filles à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Ils disent mener cette activité illicite depuis plus de huit (08) ans avec des revenus mensuels variant entre 80 000 et 300 000 FCFA. Cet argent est réinvesti dans de circuits licites notamment des activités commerciales », détaille le commissaire Yacouba Farta qui précise que les présumés coupables auraient extorqué plus d’une dizaine de millions de FCFA à d’honnêtes citoyens durant toutes ces années de forfaits.
Ils seront donc présentés au Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso pour répondre de leurs faits. C’est ainsi que Yacouba Farta et ses collaborateurs ont invité les citoyens à la prudence sur les réseaux sociaux « afin d’éviter les hameçonnages et les appâts des cyberdélinquants ».
Les conférenciers n’ont surtout pas manqué d’appeler la population à beaucoup plus de collaboration avec les forces de défense et de sécurité soit physiquement soit aux numéros verts 17 ; 16 ou 1010.
Abdoulaye Tiénon/Ouest Info
Encadré
Biens saisis à l’issue d’une perquisition au domicile des présumés cyberdélinquants
– quatre (04) téléphones Android
– trois (03) petits téléphones portables
– deux (02) USB
– six (06) ports USB
– quatre (04) cartes magnétiques UBA
– douze (12) puces Orange
– vingt-deux (22) puces Moov
– trente-deux (32) puces telecel
– quatre (04) formulaires de carte UBA
– des documents contenant les codes des cartes UBA
– deux (02) CNIB appartenant à D.M et O.R
– un sachet contenant une somme de 13 500 FCFA en pièces de 100 F
– une plaquette de comprimés Tramadol.