Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, président du conseil supérieur de la communication (CSC) a échangé, dans la matinée du lundi 23 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso, avec les responsables de médias de la région des Hauts-Bassins.
C’est une rencontre de prise de contact voulue par le président de l’instance de régulation de l’information au Burkina Faso.
Question pour lui de prendre langue avec les acteurs de la région des Hauts-Bassins mais aussi décliner sa vision. « En tant que partenaires, c’est tout à fait normal que le contact soit établi entre nous », s’est-il adressé aux patrons de médias de la région.
Acteurs qu’il a d’ailleurs félicité pour le boulot abattu dans un contexte difficile : « Malgré les difficultés, vous continuez à paraitre régulièrement sans discontinuer, à informer et à sensibiliser les populations. Nous sommes satisfaits de ce que vous faites. Nous vous félicitons et vous encourageons à continuer dans ce sens ».
Le traitement de l’information dans le contexte actuel du Burkina Faso, le président du CSC l’a évoqué. « Ce qu’on vous demande, c’est de comprendre la situation et de vous adapter », a-t-il signifié.
Et de les inviter à redoubler d’efforts. « Il peut avoir des situations qui amènent certains à déraper. Cela peut arriver. Mais ce qui n’est pas bon, c’est le fait de persister dans ce comportement. On nous a souvent signalé des dérapages dans les médias. Mais le plus souvent, nous nous rendons compte que c’est de l’imprudence ou de la précipitation. Il n’y a pas de volonté de nuire. Quand c’est ainsi, nous ne nous pouvons pas donner une réponse sévère » a-t-il laissé entendre.
« Aucun journaliste ne sert la cause de l’ennemi«
Le président du CSC est aussi convaincu qu’aucun journaliste encore moins un média ne sert la cause de l’ennemi. « Notre conviction est qu’aucun journaliste, aucun média, ne sert la cause de l’ennemi. Mais dans la pratique de tous les jours, des erreurs peuvent survenir et donner l’impression que ce journaliste ou ce média sert la cause de l’ennemi. Ce sont des malentendus qui, s’ils sont perpétués, créent souvent des situations déconcertantes. Voilà pourquoi je voudrais attirer votre attention dans ce contexte particulier de la vie de notre nation sur l’épineuse nécessité de redoubler de vigilance », martèle-t-il.
Aussi, exhorte-t-il l’association des éditeurs de presse privée de la région des Hauts-Bassins (EPP-HBS) à sensibiliser, notamment ceux qui, « de bonne foi, peuvent être amené à propager des fausses informations. « Il y en a qui, dans la recherche du sensationnel ou du scoop, peut ignorer le minimum des règles de professionnalisme » regrette-t-il.
Le président a aussi insisté sur le fait que la mission première du CSC est la promotion des espaces de liberté. « Si nous pouvions ne pas sanctionner un média, ce serait l’idéal parce que notre mission première, nous la concevons comme une mission de promotion des espaces de liberté. Nous devons donc créer des espaces de liberté, favoriser la création des médias. Mais si la faute est répétée et très grave, malheureusement nous pouvons être amené à supprimer cette espace de liberté. Ce qui n’est pas bien ni pour la démocratie, ni pour notre pays », s’est-il voulu clair.
Une approche saluée par les patrons de presse de la région qui n’ont pas manqué de saisir l’occasion pour soulever des préoccupations relatives aux conditions de vie des médias. « Nous avons une idée des difficultés que vous vivez. Nous n’allons pas vous oublier. Nous poursuivons le plaidoyer pour que les conditions des médias soient améliorées » a-t-il rassuré ses interlocuteurs.
MB/Ouest Info