Les grandes funérailles ou Sangâbâ de la communauté Bôbô ont débuté ce dimanche 14 avril 2024 à Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso.
L’arène des masques est un cadre aménagé et essentiellement réservé pour la danse des masques à l’occasion des grandes funérailles.
L’arène des masques ! Ici, l’atmosphère est électrique. La chaleur dicte sa loi et fait suffoquer. La tension est grande. Le moindre faux pas se paie d’un coup de fouet asséné de façon magistrale par les masques.
Cela fait partie des festivités nous rassure Seydou Sanou qui fait savoir qu’en effet, les masques ne s’en prennent qu’aux jeunes de la même classe d’âge qu’eux qui n’ont pas fait l’initiation.
L’ambiance est vive. La musique est à son paroxysme. Les sons de flûtes et de tambours s’entremêlent dans une parfaite symbiose symphonique et folklorique.
Dans ce cercle où la loi du plus fort semble la meilleure, les masques sont en transe. Chaque pas de danse qu’ils exécutent revêt tout un symbole que seuls les initiés peuvent décrypter.
C’est tout un pan d’une histoire, d’une culture et d’une tradition jalousement conservées qui prend forme et vie. Les masques qui seraient venus de la brousse selon Seydou Sanou sont, dit-il, l’âme et l’épicentre de la spiritualité dans la cosmogonie Bôbô de Dioulassobâ.
Ils sont au cœur des grands événements culturels de cette communauté. « On dit chez nous que les masques sont venus de la brousse. Ils ne sortent que pendant les événements comme les grandes funérailles », nous fait-t-il savoir.
Inoffensifs peut-être comme le fait croire notre hôte, ces masques aux multiples couleurs incarnent la faune. On peut donc reconnaître facilement le buffle, la panthère, l’aigle royale entre autres.
Aux rythmes des dithyrambes (éloges) de leurs aïeux, ces masques font action de grâce attirant ainsi une foule immense acquise pour la cause.
Perchés sur des arbres ou des toits de concessions, vieux, enfants, jeunes, femmes, chacun veut vivre sans filtre ces instants qui font et défont l’histoire, le patrimoine de ce peuple foncièrement encré dans sa riche tradition.
L’arène des masques est, du reste, l’un des rituels qui encense les grandes funérailles chez les bôbô de Dioulassoba.
Sa particularité, sa vitalité et son caractère hautement spirituel attirent plus d’un. L’arène des masques, une histoire, un symbole, une tradition, bref un patrimoine vrai à découvrir.
Diakalia Siri /Ouest Info