Le directeur général (DG) de la SN Citec était à la barre ce lundi 26 février 2024 pour répondre de faits de harcèlement moral qui est reproché par une employée et une ex-employée.
Ce sont, SA ex-directrice commerciale et SJ, secrétaire du DG qui poursuivent le patron de la société de faits de harcèlement moral.
En effet, sur la personne de S.A., il est reproché au DG d’avoir, courant 2021 et postérieurement, infligé des sanctions disciplinaires « sans justificatif » et lui adressé des lettres d’explication intempestives. Ces faits du reste, qualifiés par le parquet de harcèlement moral sont passifs d’une peine d’emprisonnement d’au moins 12 mois à 60 mois et d’une peine d’amende de 500 mille à 1 million de Fcfa.
A la barre, le DG reconnait partiellement les faits : « Je reconnais lui avoir adressé des lettres d’explication pour certains manquements au travail que j’ai constatés à son niveau. Pour les sanctions, il n’y en a eu aucunes ».
Dans quelle circonstance ces lettres ont été adressées à S.A, lui demande la cour. « Pour la première lettre d’explication, elle était en charge de réaliser une opération avec une de nos filiales. Ce jour-là, elle est venue me voir s’il fallait qu’on réalise l’opération avec cette filiale vue qu’avant mon arrivée à la Direction, il y avait un antécédent avec cette filiale. Je lui ai dit de ne pas considérer cet incident et de lancer l’opération. Elle est allée, quelques jours plus tard, on m’annonce que l’opération a foiré parce qu’il y avait des mentions essentielles qui manquaient sur les factures Pro-formats. Pour moi, c’est un manque de sérieux. Elle ne voulait juste pas que l’opération réussisse. Ça nous a coûté plus de 68 millions. C’est ainsi que je lui ai adressé une lettre pour qu’elle s’explique », a expliqué le DG.
Pour la dernière lettre d’explication, par exemple, fait-il savoir, il s’agissait d’interpellations malveillantes de la part de personnalités comme un ex-gouverneur de Bobo ; un ancien président de l’ALT ; un ancien ministre des transports. « Ces interpellations malveillantes c’était de dire que je suis sur le point de licencier S.A. Pour moi, c’est un fait pour ternir mon image auprès de ces personnes. C’est là que je lui ai adressé une lettre pour qu’elle s’explique sur cela », a-t-il ajouté.
Toutes ces lettres (4 au total), précise-le mis en cause, ont été adressée essentiellement dans le cadre du service.
Interrogé, la présumée victime (S.A) nie avoir contacté directement ces personnes pour interpeller le DG. « Je n’ai contacté personne. C’est mon mari qui a usé de ses relations », raconte-t-elle à la barre. Pour ce qui est des sanctions, dit-elle, « je n’ai pas reçu de sanctions particulières. Mais pour moi, les lettres d’explication en sont déjà ».
Mais pensez-vous que votre patron a le droit de vous demander des explications quand il constate des manquements, lui demande la cour. « Bien-sûr, il a le droit », répond-t-elle tout en indiquant qu’on lui adressait ces lettres quand bien même qu’elle fournissait des explications verbales.
Le 2ème cas porte sur la personne S.J, secrétaire du directeur général. Sur la personne de S.J, il est reproché au DG des faits d’infantilisation (Ndr dire à la personne de courir quand on l’appelle) ; d’opération de saisie sur la prime sans le consentement de l’intéressé ; de refus d’accorder des congés de maternités ; de contrainte de la victime à travailler dans la société et de lui avoir adressé des lettres d’explications intempestives. Des faits également qualifiés de harcèlement moral.
Sur ces faits, le DG nie toute implication. « Lorsqu’elle parle par exemple de pause d’allaitement, cela ressort de la direction des ressources humaines. De même que la saisie de la prime, ce n’est pas ma personne qui saisit la prime mais la société. Et la prime, c’est en fonction du travail abattu », le DG s’est-il expliqué.
Au cours des débats, plusieurs noms ont été cités comme témoins. La cour a donc décidé du renvoi du dossier au 08 avril 2024 afin d’entendre la version des personnes citées comme témoins.
Diakalia Siri/Ouest Info