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Secteur 29 de Bobo : L’eau, une denrée rare !

A Bobo-Dioulasso, les coupures intempestives d’eau sont récurrentes dans certains secteurs. C’est le cas du secteur 29, quartier Belleville dans l’arrondissement 7 où, avoir de l’eau relève parfois d’un parcours de combattant.

Dans de longs fils d’attente, des femmes, avec des bidons, des sceaux ou autres ustensiles se disputent les ordres d’arrivées au niveau d’un forage pour se faire servir le précieux liquide. C’est le calvaire de nombre de femmes du secteur 29, quartier Belleville dans l’arrondissement 7 de la commune de Bobo-Dioulasso.

Avec la rareté de l’eau dans ce quartier, les femmes de ce secteur, pour la plupart d’entre elles, se rabattent au niveau des forages pour se ravitailler en eau.

Parmi elles, Salimata Koné, une vendeuse de bouillie. « Pour avoir l’eau dans ce quartier, il faut se lever tôt. L’eau vient entre 00h et 01h du matin. Donc j’essai de dormir tôt pour pourvoir me réveiller à temps pour m’approvisionner. Avec la vente de la bouillie, j’utilise l’eau 2 fois plus que les autres femmes qui ne font pas ce travail. Mais le jour que par malheur, je n’arrive pas me lever pour recueillir un peu d’eau, je suis obligée le matin de venir faire le rang au forage pour avoir un peu d’eau pour mes travaux du jour. Il faut noter aussi que des fois l’eau fait 2 jours sans venir. Nous souffrons trop dans ce quartier », explique-t-elle son calvaire lié au problème d’eau à Belleville.

A quelques jets de pierres du forage où se disputent les femmes pour avoir de quelques litres de « la source de vie », se trouve un homme qui observe la scène. « Je ne peux pas comprendre comment un quartier assis sur des nappes phréatiques puisse connaître autant de pénurie d’eau » s’offusque-t-il.

« Cela fait 10 ans que je vis ici avec ma famille ainsi que les 4 locataires et les siennes. Nous souffrons de cette coupure intempestive d’eau à Belleville. Dans la cour, il n’y a qu’un robinet pour tous. L’eau ne vient que la nuit et là aussi, il faudra que les femmes se réveillent pour remplir leurs fûts. Le problème, est qu’au même moment, tout le quartier essaye de faire ses réserves donc la pression est faible. Pour qu’un foyer puisse remplir un fût, cela peut prendre 2h de temps pourtant à partir de 5h du matin l’eau repart. Des fois les femmes sont obligées de se rendre service mutuellement pour que chacun puisse avoir un peu d’eau pour ses besoins », nous explique-t-il dans un air furieux.

Juste en face de chez Abdoulaye Traoré, se trouve Mariama Zerbo, gérante d’une boutique. Elle nous confie que pour le nettoyage de sa boutique, il faut souvent attendre autour de 12h pour espérer avoir un peu d’eau. Impossible, dit-elle, de faire des réserves pour demain. « Comme solution, je pars avec mon bidon de 20l chaque soir à la maison pour remplir et ramener le lendemain. Le jour que j’oublie il faut faire appel aux vendeurs ambulants d’eau et là aussi il faut attendre des heures avant d’être servie », nous fit-elle savoir.

Sié Palenfo en arrive souvent à regretter le choix du quartier où il en est locataire et ce, à cause du problème récurrent d’eau. « Il n’y a pas un seul jour où je dors l’esprit tranquille, tellement je sais que je dois me réveiller au cours de la nuit pour faire la corvée d’eau. Je travaille dans la journée et la nuit aussi je dors d’un œil afin de me lever pour remplir m’approvisionner en eau. Des fois je préfère trainer dehors pour rentrer tard et recueillir l’eau en même temps avant de dormir. Ce n’est pas une vie ça », lâche-t-il d’un ton visiblement colérique.

A Belleville comme dans nombre de secteurs de Bobo-Dioulasso, le point 6 des objectifs de développement durables (ODD) intitulé, « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau » est loin d’être une réalité.

En attendant la fin des travaux du projet d’amélioration de la production d’eau potable (PAPEP), les populations quant à elles, subissent les conséquences de plusieurs manières.

En effet, c’est face aux récurrents problèmes d’eau à Bobo-Dioulasso que la direction générale de l’ONEA a entrepris des travaux d’extension de sa capacité de desserte de la ville en eau potable depuis 2021.

A terme, les réalisations issues du projet devraient permettre de résorber les pénuries d’eau dans cette localité du pays.

 Adjara Djamilatou Coulibaly/ Stagiaire

La rédaction
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Ouest Info est un média en ligne basé à Bobo-Dioulasso dans la région de l’Ouest du Burkina Faso.

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