A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso célèbre ce vendredi 1er décembre 2023, la journée internationale de lutte contre le VIH/SIDA. A l’occasion, Ouest Info est allée ce jeudi 30 novembre 2023 à la rencontre du secrétaire permanent du Conseil National de lutte contre le VIH/SIDA et les Infections sexuellement transmissibles des Hauts-Bassins, Oumar Sanou. Plusieurs questions en lien avec la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso sont passées au peigne fin. Lisez plutôt !
Ouest Info : Nous sommes à l’orée de la célébration de la Journée Internationale de lutte contre le VIH/SIDA. Quels sont déjà les préparatifs au niveau de l’antenne régional des Hauts-Bassins du Secrétariat permanent de lutte contre le Sida et des infections sexuellement transmissibles ?
Oumar Sanou : Il faut dire que les préparatifs vont bon train. Tout est déjà mis en œuvre. Cette année, la journée sera célébrée au niveau national à Ouagadougou. Donc je me dis que les choses vont bien.
Ouest Info : Quel est l’état des lieux de la lutte contre le VIH/SIDA à ce jour au Burkina Faso ?
Oumar Sanou : Aujourd’hui, comme j’aime à le dire, beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis le début de la maladie. Et nous sommes fiers de dire que les acteurs se sont investis corps et âme pour que nous ayons à ce jour un taux de prévalence satisfaisant qui est de 0,6% sur la population générale. Nonobstant, cette prévalence est un peu élevée chez certaines populations cibles notamment les populations à haut risque. Ce qui inquiète et interpelle que la lutte doit encore se poursuivre.
Ouest Info : Vous parliez tantôt du taux de prévalence nationale qui est à 0,6%. Mais qu’en est-il en ce qui concerne l’état des lieux de la maladie dans la région des Hauts-Bassins ?
Oumar Sanou : Dans les Hauts-Bassins, nous avons à la date d’aujourd’hui, une prévalence de 1,14%. Évidemment c’est un peu au-dessus de la prévalence nationale. Mais il faudrait comprendre le cas de la région des Hauts-Bassins de façon générale et celui de la ville de Bobo-Dioulasso en particulier qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Le premier, c’est que Bobo-Dioulasso est une ville carrefour tout comme la région qui est une région frontalière avec le Mali. Le deuxième facteur, c’est que Bobo est une ville cosmopolite et la 2ème grande ville du Burkina. De ce fait, la situation est un peu favorable à la transmission de la maladie. Ce qui fait que le taux de prévalence est un peu au-dessus du taux national.
Ouest Info : Avec un taux de prévalence de 1,14%, est-ce qu’on pourrait dire que les Hauts-Bassins sont la région qui enregistre le plus grand nombre de cas de VIH/SIDA actuellement au Burkina Faso ?
Oumar Sanou : Pas du tout ! Il y a la région du Sud-Ouest qui est à un taux de prévalence de 1,37%. La région du Centre-Sud qui est, elle aussi, à un taux de prévalence de 1,37% et la région du Centre qui est, elle à un taux de prévalence de 1,46%. Au regard de ces données, on voit clairement que les Hauts-Bassins viennent en 4ème position. Cependant, nous ne devons pas baisser les bras. Et d’ailleurs, c’est l’occasion pour moi de féliciter tous les acteurs communautaires, publics qui travaillent d’arrache-pied pour que le VIH soit une maladie comme toutes les autres. Et notre souhait c’est de parvenir à une éradication totale de l’épidémie d’ici 2030 comme le préconise l’Onusida.
Ouest Info : Vous parlez de la prévision de l’Onusida qui est de mettre fin au VIH d’ici 2030. Déjà quelles sont les stratégies mises en place par le secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le VIH/SIDA et les Infections sexuellement transmissibles pour être à ce rendez-vous de 2030 ?
Oumar Sanou : La lutte contre le VIH/SIDA, nous le savons tous, est multi-sectorielle. Nous avons d’une part le secteur santé. D’autre part, il y a le secteur non santé. Mais lorsque nous entrons dans le cadre du secteur non santé c’est-à-dire que toutes les communautés, les ministères, les entreprises et les institutions sont impliquées dans la lutte. Mais également les acteurs communautaires tels que les Organisations de la société civile, les associations de lutte contre le VIH/SIDA. Et dans les Hauts-Bassins, nous avons beaucoup d’Associations de lutte contre le SIDA qui mènent beaucoup d’activités salutaires qui vont de la sensibilisation à la prise en charge de personnes vivants avec le VIH/SIDA. Donc toutes ces structures qui sont mises en place, c’est pour être efficace dans la lutte afin d’être au rendez-vous de 2030.
Ouest Info : Cette année la journée est célébrée sous le thème : « Confier le leadership aux communautés », comment appréciez-vous cette thématique ?
Oumar Sanou : Vous savez à un certain moment, le SIDA était tombé aux oubliettes. Personne n’en prenait comme une maladie dramatique. Mais la réalité, c’est que dans certains milieux, la question inquiète toujours. Donc cette thématique vient, une fois de plus, rappeler aux communautés leur rôle prépondérant dans cette lutte commune. On peut dire que cette année, la célébration de la journée internationale du SIDA est dédiée aux communautés qui doivent assurer leur leadership pour que l’objectif dans cette lutte soit atteint.
Réalisée par Diakalia Siri/Ouest Info