La famille Guira dort à la belle étoile depuis le vendredi 24 février 2023. Elle a été déguerpie par l’attributaire ou l’acquéreur de la parcelle où elle logeait et ce, malgré la mesure de suspension de mise en valeur des parcelles de la zone, prise par la délégation spéciale de Bobo-Dioulasso en novembre 2022. Une équipe de Ouest info est allée à la rencontre du chef de famille déguerpie dans la matinée de ce mardi 28 février 2023 au secteur 29 de Bobo-Dioulasso.
C’est un chef de famille désemparé que nous avons rencontré sur les décombres de sa maison démolie. Le regard hagard, il rumine toujours sa colère. Car il dit ne pas comprendre pourquoi sa maison est démolie malgré le communiqué du président de la délégation spéciale de Bobo-Dioulasso qui suspend la mise en valeur des parcelles dans les zones loties mais litigieuses de la ville depuis le 10 novembre 2022.
Lui, c’est Ousmane Guira, ce père de famille de 18 personnes qui est installé dans la zone depuis 2001. Il est sans abri depuis maintenant 96 heures. Non attributaire de parcelle pendant le lotissement de la zone, il squattait une parcelle qui n’était pas la sienne. Pour la mise en valeur de son terrain, le propriétaire a démoli sa maison. Par solidarité, il est hébergé par des voisins qui sont eux-aussi non attributaires mais squattant des parcelles attribuées à des tierces personnes.
Pour Ousmane Guira, ce qui se passe à son encontre est une injustice. « J’ai été convoqué en justice et le procès a eu lieu le 09 décembre 2022. Une décision n’a pu être rendue et on m‘avait dit de rester à l’écoute. Depuis lors, je n’ai plus eu de suite jusqu’à ce mois de février où j’ai été contacté par un huissier qui me demande de signer un document qui entérine mon déguerpissement. Chose que j’ai refusée car la mesure de suspension de déguerpissement et de mise en valeur des parcelles décidée par la délégation spéciale est toujours en vigueur. A ma grande surprise, dans la matinée du vendredi dernier, j’ai vu débarquer quatre cargos de gendarmerie et ma maison a été démolie », explique Ousmane Guira.
En désespoir de cause, ce dernier se dirige vers la mairie pour essayer de comprendre la situation. Mais il n’a pas eu de répondant officiel. Ousmane Guira est maintenant dans la tourmente et dit s’en remettre aux autorités pour une solution à son problème.
En attendant, les voisins de Ousmane Guira partagent sa situation et cherchent à comprendre ce que vaut le communiqué de suspension de mise en valeur des parcelles dans les zones litigieuses par la délégation spéciale.
Sita Guitti (Stagiaire)